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  • dgbnathan

Le vrai visage des gilets jaunes

Dernière mise à jour : 28 avr. 2019

Depuis le mois de novembre, la France connaît une crise sociale de grande ampleur qu'elle n'avait jamais connue depuis des décennies. En effet, le mouvement que l'on nomme les "gilets jaunes" n'a pas fini de faire parler de lui et entraîne tout le pays et les politiciens dans une lutte sociale qui semble ne plus avoir de fin ni de limites. Mais qui sont ces "gilets jaunes"? Qu'elles sont leurs revendications? Et le gouvernement dans tout sa?

Nous essaierons de répondre à toutes ces questions qui nous dévore l'esprit depuis le début du phénomène. Pour ce faire, nous tenterons de définir qui sont les gilets jaunes des débuts, ce qui les a poussés à lancé cette "révolte", ce qu'ils réclament et quelles sont leurs moyens de contestations. Ensuite, nous verrons ce qu'il en ai à l'heure actuelle car, nous l'avons tous constater, le mouvement c'est quelque peu métamorphosé depuis quelques mois, leurs motivations actuelles et enfin la réaction du gouvernement face à cette crise inédite.


Les gilets jaunes pacifiques du début


I) Un événement de grande ampleur et représentatif des français

a) Qui étaient-ils au début?


Difficile de faire un profil type du gilet jaune tellement les profils sont différents. En effet, ce regroupement concentre à peu près touts les types de populations.

En revanche, certaines classes sociales se démarquent. Effectivement, d'après une enquête menée par l' Obosco (Obesrvatoire société et consommation) auprés 3 000 gilets jaunes publiée récemment, 49% des personnes interrogées se revendiquent gilets jaunes mais affirment qu'environ 60% de la population française est concernée par le mouvement. Pour ce qui est du profil, il existe plusieurs typologies mais les éléments qui ressortent le plus sont des personnes moins diplômées que la moyenne nationale (38% de CAP/BEP- 25% de la population française totale) et 12% d'un niveau de minimum bac +2 (moyenne française: 21%). Les personnes en CSP (contrat de sécurisation professionnelle) sont très représentées avec une présence de 42% dans le mouvement (la moyenne française de CSP est de 36%). Enfin, ce qui ressort le plus, ce sont des personnes périurbaines (habitant les petites villes aux alentours d'une grande ville), et rurales et doivent donc utiliser l'automobile au quotidien par manque d'alternatives (manque de transports en commun...) avec une surreprésentation su Sud-Ouest. On peut également apercevoir clairement la classe populaire, la "petite" classe moyenne qui sont pour la plupart d'entre eux des salariés/ouvriers (14%) et une partie des retraités (25%) avec un âge moyen d'environ 45 ans. Mais allons plus dans les détails voulez vous car c'est ici que le diable ce cache. En effet, 44,7 % sont des employés (environ 19,3% d'ouvriers) et environ 25,5% sont inactifs. Les 35-49 ans sont très présents (27,2%) ainsi que les 50-64 ans (26,6%). Les jeunes (18-24 ans) sont en revanche peu représentés (seulement 6,2%), certainement parce que ces derniers sont plus en ville donc moins concernés par le mouvement. Les + de 65 ans sont également mis légèrement de côté (17,3%). Autre point important, le revenu moyen de ces individus est d'environ 1 486 €/ mois en brut, soit le smic voir un peu moins. Ce qui est moins que la moyenne française qui compte environ 1 777 €/mois toujours en brut. Ce sont donc des personnes ayant du mal à tenir les fin de mois, des difficultés à payer le carburant et également certains soins médicaux non ou peu remboursés.


b) La taxe carbone, seulement l'effet de mèche


La taxe carbone fut l'élément déclencheur du mouvement des gilets jaunes. Cependant, ce denier exprime en réalité un malaise beaucoup plus profond et plus complexe.

Mais restons d'abord sur cette fameuse taxe carbone qui a allumé le feu aux poudres. En effet, cette taxe, qui en est une parmi tant d'autres (et on verra plus tard que c'est l'une des raisons de l'explosion de la colère), avait pour pour objectif de servir une noble cause: celle de la transition écologique, politique mené par Macron. Cet objectif était d'inciter les citoyens à changer certains comportements de consommation et de déplacement. Selon Édouard Philippe (l'actuel 1er ministre) : "Si nous voulions prévenir les effets désastreux du dérèglement climatique, il fallait inciter nos concitoyens, français et européens, à changer leurs comportements". Cependant, les citoyens français ne l'entendent pas de cette manière (ou le savent mais ils ne sont pas prêts/ne peuvent pas à faire ces changements). Effectivement, comme nous l'avions évoqué un peu plus tôt, une majorité des personnes ce sentant touchés par cette taxe sont ceux des aires périurbaines et rurales avec un manque considérable d'infrastructures et d'offres alternatives à la voiture. Effectivement, la voiture électrique, présentée comme l’alternative idéale à un coût trop élevé, il y a un réel manque de bornes de recharge et, en réalité, déplace juste le problème environnemental (le nucléaire est nécessaire pour construire les batteries et pour produire l'électricité qui va être utilisé). Ils se sentent donc comme "obligés"d'utiliser l'automobile pour ce déplacer au quotidien (travail, dépôt des enfants à l'école, courses...). Ce qui posent la question d De plus, le prix du fuel à considérablement augmenté en moins d'un an (+16% de janvier à octobre 2018), le gaz également (+24% en un an) et le pétrole à carrément vu son prix doublé et dont le gouvernement en a aucun contrôle dessus. Et pour en rajouter, l’État à inciter la population à rouler en diesel depuis 40 ans, et maintenant, c'est le diesel qu'il taxe le plus en disant que ce n'est pas bon pour l'environnement et qu'il faut tout arrêter, ce qui génère encore plus un sentiment des français de s'être fait piéger. Mais ce n'est pas seulement le fruit de cette taxe carbone. Il s'agit en réalité d'un "ras-le-bol" collectif de toutes les taxes, impôts (on peut même parler de "matraquage fiscal" selon certains) dont les français en sont les champions incontestés mais également du prix général des services essentiels (eau, électricité, gaz ...). Ensuite, il y a le pouvoir d'achat, qui est au centre des préoccupations des français et en deviens leur leitmotiv permanents. Selon Philippe Moati (écrivain, sociologue) "dans notre société hyper consumériste, tout le monde veut un IPhone, pouvoir voyager en avion ou s'abonner à Netflix... Mais tous ne le peuvent pas. D'où ce sentiment de frustration et d'injustice exprimé à travers la colère de beaucoup de gilets jaunes", car il est vrai que la société dans laquelle nous vivons nous incite sans cesse à posséder toujours plus et toujours plus cher (et ce, même si l'on en a pas les moyens) pour paraître aux yeux des autres (le regard des autres est devenu une véritable obsession) . Environ 66% des gilets jaunes réclament une augmentation du pouvoir d'achat.

Mais parallèlement à ce problème de ne pas pouvoir consommer plus se pose le problème des salaires des hauts fonctionnaires et des élus. Effectivement, 58% des manifestants réclament également une baisse considérable des élus et hauts fonctionnaires. D'ailleurs, ces derniers sont mal perçus par notre société française et il existe un réel manque de confiance envers nos dirigeants (63%) et ont également un manque de confiance envers les grandes entreprises, la grande distribution et l'industrie agroalimentaire (61%).

En revanche, la majorité des personnes sont pour la transition écologique tant que sa ne les impactent pas (une variante du phénomène NIMBY - Not in my backyard).


c) Des actions à vocation pacifiques


Lorsque que l'on voit les images de manifestations de gilets jaunes en ce moment, on a du mal à croire que cela partait du idée de "lutte sainte" ou pacifique. Pourtant cela était vraiment le cas. En effet, au début, les actions menées ne voulais entraîner en aucun cas des violences. Cela se manifestait par des blocages des ronds-points, des dépôts pétroliers (Valenciennes...) ou bien de poids lourds, ce qui touchait l'activité économique ( Vern-sur-Seche...). Il y avait également des manifestations à pied ou bien la fameuse opération "péages gratuits" dont on en a tous entendu parler. Les opérations "escargots" et les barrages filtrant voir bloquant les véhicules sur les axes routiers était également de la partie. Mais aucun débordements n'avait été enregistrer, AUCUN.


II) Un mouvement qui s'est transformé en faux airs de rébellion

a) Qui sont les gilets jaunes à l'heure actuelle?


Maintenant, les gilets jaunes ce sont plus diversifiés et dispersés. En effet, certains réclament la ré universalisation des allocations familiales, d'autres réclament l’abolition des privilèges (en parlant de 2ème Nuit du 4 août), même certains opposants à la loi Tobira se mettent à écrier leur mécontentements. Les revendications évoluent donc avec un endurcissement vis-à-vis de Macron et avec la baisse des revendications sur les impôts. En revanche, le pouvoir d'achat reste toujours au centre des revendications (80%).

Mais que l'on ne s'y trompe pas, il faut y regarder de plus près car tous ne sont pas des gilets jaunes. Effectivement, depuis quelques mois, des casseurs à vocation anarchistes ou autres bandes de rebelles n'ayant aucun rapport (ou très peu) avec les gilets jaunes se sont infiltrés parmi ces derniers (on parle alors d'infiltration sociologique). D'après Benjamin Griveaux (porte parole du gouvernement) les manifestations actuelles sont "devenues le fait d'agitateurs qui veulent l’insurrection et, au fond, renverser le gouvernement", certains parlent même de révolutionnaires.


b) Les violences, quand colère et volonté de révolution se mélange avec revendications


Les violences sont apparues lorsque que les casseurs ont commencés à apparaître depuis le 14/11/2018. Des vitres de magasins, de banques et autres services ont été brisés avec des logos et autres messages anarchistes et révolutionnaires (réclamant la démission de Macron notamment) laissés derrière et des confrontions ont commencés à avoir lieu. Mais quand est-il des vrai gilets jaunes?

Et bien, malheureusement, ils y sont retrouvés confrontés également. Les forces de l’ordre ne savant plus où donner de la tête et comment se faire respecter ont fini par faire usage de la force envers quiconque tentait d'exprimer son opinion. Ce fut le début d'un chaos. Cela rend notre analyse d'autant plus complexe puisque soit disant révolutionnaires et simples gilets jaunes ce retrouvent maintenant dans le même panier, mas n'ont pas les mêmes revendications. D'autant plus que les manifestations ne sont pas déclarées, ce qui renforce l'image illégale de ce mouvement qui est parti à la dérive.



Les violences ont commencées à apparaître après la trève de Noêl



Conclusion


Le sujet des gilets jaunes est un sujet complexe du fait de la mixité des typologies et du fait des infiltrations sociologiques qui ont eu lieu. On peut tout de même souligné que la principale motivation de ce mouvement est le manque d'argent pour payer la vie alors que leur en prend toujours plus. La solution serait donc de baisser les taxes mais quid des dettes publiques, quid de la transition écologique, quid des services publiques? Le gouvernement se trouve actuellement dans une impasse et la difficulté pour en sortir est très grande.

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