La mondialisation se définit comme l’ensemble des processus (économiques, sociaux, culturels,
technologiques, institutionnels) qui contribuent à la mise en relation des sociétés et des individus du
monde entier. C’est un processus progressif d’intensification des échanges et des flux entre les
différentes parties du monde. D’intégration des marchés et de rapprochement des hommes qui
résulte notamment de la libéralisation des échanges, du développement des moyens de transport de
personnes et de marchandises. Les pays en développement autrement dit, les pays du Sud qui
désigne les pays considérés comme pauvres, qui sont majoritairement situés dans la partie sud. La
majorité des pays les moins avancés (PMA) qui sont situés en Afrique Subsaharienne est considéré
comme les pays les plus pauvres au monde. Comment le continent Africain s’intègre à la
mondialisation ? Dans un premier temps nous parlerons de la situation actuelle en Afrique puis
nous parlerons des défis et enfin nous allons voir comment l’Afrique peut s’en sortir.
I) Un continent face à la mondialisation
Plan économique
La mondialisation repose en partie sur les besoins croissants en énergie et en matières premières.
Les pays émergents accentuent le phénomène de puisement des sols ou d'extraction de matières
premières. La plus part des ses richesses naturelles se trouvent dans des pays sous-développés.
Le poids de l'Afrique dans la production et les échanges de marchandises reste cependant marginal :
- Elle est à l'origine de seulement 1 % de la production mondiale et de 4 % des échanges de
marchandises.
- De plus, 80 % des exportations africaines concernent des matières premières. L'Afrique
exporte une part très négligeable de services et de produits manufacturés.
L’Afrique est un continent en réserve :
Ressources minières (=1/3 des réserves)= fer, diamants, uranium, ressources
énergétiques=pétrole, gaz, potentiel hydroélectrique, le 2 ème massif forestier du monde, 60% des
réserves de terres cultivables.
Les États sont intégrés aux échanges grâce à l’exportation de ces richesses du sous-sol et aux
cultures exportation (cacao, coton, café).
L'économie africaine est une économie rentière et peu diversifiée. La faiblesse des transports,
l'absence de services, les coûts élevés de l'électricité ou encore le faible pouvoir d'achat des
Africains sont autant de facteurs qui empêchent le développement de l'activité économique.
De plus, les gouvernements de nombreux États ne cherchent pas à diversifier l'économie, ils sont
dans une logique d'exploitation des matières premières et de redistribution à quelques groupes qui
constituent leur clientèle.
Le Fonds monétaire international (FMI) est une organisation regroupant 189 pays qui œuvrent
ensemble pour encourager la coopération monétaire mondiale, assurer la stabilité financière,
faciliter le commerce international, promouvoir une croissance économique durable et un niveau
d'emploi élevé, et réduire la pauvreté dans le monde. Créé en 1945, le FMI Depuis le début des
années 80, et la Banque mondiale ont multiplié leurs interventions dans les pays en développement
confrontés à des difficultés économiques. Les deux institutions ont toujours défendu l’idée que les
politiques qu’elles réclament en échange de leurs financements servent " l’ajustement dans la
croissance ", c’est-à -dire un assainissement porteur à terme d’une relance durable de l’activité. La
réalité leur a donné tort : les prêts ont été distribués, mais la croissance n’a pas été au rendez-vous.
Les Programmes d’Ajustement Structurel ont été introduits en Afrique au début des années 1980
non seulement du fait d’une crise d’expansion du modèle développementaliste, mais aussi à cause
d’un certain nombre de déséquilibres macro-économiques, tant du point de vue des finances
publiques que de celui de la balance des paiements. La Banque mondiale et le Fonds monétaire
international, créateurs des Programmes d’Ajustement Structurel, ont imposé ces mesures pour
stabiliser les économies, c’est-à -dire pour ramener les déficits des finances publiques et de la balance des paiements dans des limites qui permettent d’organiser une gestion financière
déflationniste. Ils voulaient donc, par ce biais, les aligner sur le système mondial. Il est aujourd’hui
primordial, pour les pays du Sud et en particulier les pays africains, de s’intéresser à la gestion
rigoureuse des dimensions macro-économiques parce que c’est fondamentalement la perte de
contrôle sur leur évolution par l’État qui réduit la capacité de poursuivre les objectifs de
développement. Il est vrai que cette exigence entraîne généralement des révisions à la baisse de
certains programmes sociaux, d’où l’importance des arbitrages démocratiques de l’allocation des
ressources dans l’option d’un développement autonome.
Depuis une vingtaine d’années, le Fonds monétaire international (FMI) est la cible de graves
critiques. On lui reproche, en effet, d’être un instrument de soumission des pays du tiers monde, de
freiner le développement de ces pays (en Afrique et ailleurs), de les aliéner politiquement et
économiquement à ceux de l’Occident. On réclame alors une réorientation de ses politiques en
dehors de la « logique marchande ». Le FMI n’est pas nuisible parce qu’il propage le système
capitaliste occidental, mais parce que, au contraire, il détruit les fondements du développement
capitaliste. La dépendance politique et économique de l’Afrique ne provient pas de la mauvaise
orientation des politiques en vigueur du FMI et elle ne saurait être redressée par un changement de
ces politiques. C’est la nature même du FMI, institution monétaire étatique, qui entraîne toutes ces
conséquences néfastes.
Un continent marginalisé
L’Afrique est un continent marginalisé, Malgré de grandes disparités entre les pays du continent,
l’Afrique semble accroché au wagon de queue du reste du monde. La part de l’Afrique
subsaharienne dans le commerce mondial demeure marginale. La question de la marginalisation
croissante de l'Afrique dans le commerce mondial est avérée. La part du continent dans les
exportations mondiales a fortement décliné, passant de 5,5 % en 1975, marginalisée dans les
échanges internationaux, destinataire de seulement 7 % des flux de capitaux privés en 1997 et
environ 2,5 % en 2002. Cette marginalisation est souvent examinée en s'intéressant à l'accès
insuffisant aux marchés extérieurs dont seraient victimes les pays africains. Les droits de douane
moyens supportés par les exportations des pays en développement font apparaître des logiques
contrastées. Les exportations (comme les importations) de l’Afrique ne représentent qu’une portion
minime du commerce mondial. C’est pourquoi on considère que l’Afrique est marginalisée dans le
système mondial.
II) Les défis
L'intégration régionale
Depuis une trentaine d’années, les pays africains se sont efforcés de mettre en place des
mécanismes d’intégrations régionale pour accélérer leur développement économique. Prometteur
pour le continent, ces mécanisme sont nécessaire en Afrique mais leurs mise en place et leurs bon
fonctionnement résulte du défi pour le continent.
Un mécanisme d’intégration régionale est un accord préférentiel, généralement réciproque, entre
pays, qui vise à réduire les obstacles entravant les transactions économiques ou autres. Un tel
mécanisme peut revêtir des formes diverses, selon le traitement appliqué aux pays qui ne sont pas
membres, et l’ampleur et la profondeur de l’intégration. Les mécanismes d’intégration varies selon
la marge de manœuvre laissé aux membres pour définir leurs propres politiques.
En effet il existe de nombreux accords bilatéraux, les zones de libre échange et les zones d’échanges
préférentiels permettant aux membres de définir des politiques commerciales uniformes, les unions
douanières qui uniformisent les politiques commerciales, ces mécanismes varient également selon
le niveau d’intégration. Les zones de libre échange et les zone d’échanges préférentiels offrent des
réductions tarifaires aux membres, les marchés communs et les unions économiques harmonisent les normes des produits, ainsi que les codes fiscaux et les codes d’investissement. Certains accords
sont limités à l’échange de biens, d’autres s’étendent à la mobilité des facteurs et au commerce des
services.
Les mécanismes d’intégration régionale de part les nouvelles possibilité d’échanges, de marchés et
de concurrence présente de nombreux avantages pour les pays :
- Créations et déplacement des courants d’échanges
- Effets sur les économies d’échelle et la concurrence
- Augmentation des investissements
- Délocalisation de la production
- Permet d’assurer le respect des engagements pris
- Renforce le pouvoir des négociations
- Créer de la coopération entre pays
- Implications pour la sécurité et réduit les risques de conflit
- Favorise la croissance
Pourquoi cette intégration est-elle nécessaire ? L’Afrique est un pays avec une population peu
nombreuse et des revenus modeste, en marge d’une mondialisation déjà bien en place avec des
structures de production peu développées ne permettant pas une situation des économies favorable.
En effet, sur le continent, 39 pays on une population inférieur à 15 millions d’habitants et 21 pays
inférieur à 5 millions, couplé au bas revenus de cette faible population, la taille des marchés
nationaux africains est donc très limitée. L’Afrique ne représente que 2 % de la production
mondiale, les économies africaines sont peu productive et présente de nombreuse faiblesses, le
manque d’infrastructure, le manque de ressources humaines et physiques, l’absence de
diversification de la production et des échanges. Ces insuffisances sont causés par le faible
rendement moyen et du faible capital moyen par travailleur africain, d’un faible rendement agricole,
un taux de pauvreté élevé, une insuffisance des infrastructures et des réseaux de communication. La
production et les exportations des pays africains de sont pas très diversifiées et la part de
l’agriculture dans le PIB reste trop importante (supérieur à 30 % voir 40 % dans certains pays).
L’Afrique n’exporte qu’un petit nombre de matières premières, un seul produit compte pour plus de
60 % des exportations dans 20 pays africains. De plus, l’instabilité politique et les conflits
affaiblissent les institutions et aggravent les résultats économique engendrant un cercle vicieux. À
cela s’ajoute la lenteur des progrès en matières de réformes et une lenteur de la croissance.
L’Afrique a donc besoin de cette intégration régionale pour résoudre certains des problèmes
évoqués, mais comment peut-elle l’aider ?
Grâce aux mécanismes d’intégration régionale, les pays africain pourront bénéficier des avantages
d’une économie d’échelle, à une concurrence plus forte et à des investissements nationaux et
étrangers plus importants, permettant ainsi d’améliorer la productivité et la diversification de la
production et des exportations. Enlevant donc les problèmes posés par la petite taille des marchés
nationaux. De plus, la coopération lors des négociations internationales peut renforcer leur pouvoir
de négociation et améliorer leur image. Ensuite, les similitudes entre pays intégré ( partage des
même ressource, cours d’eau, et des mêmes problèmes, faible productivité agricole ) constitue des
atouts, car c’est pays intégrés sont en mesure de trouver des solutions communes et de faire un
usage approprié de leurs ressources pour de meilleur résultats. Quatrièmement, l’intégration offre
un cadre idéale à la coordination des politiques et des réglementations et jouer un rôle modérateur
tout en permettant une mise en œuvre de réformes plus profondes et plus durables. Enfin, ces
mécanismes d’intégration, grâce au renforcement des liens économiques entre pays et Ã
l’application des lois économiques, jouent un rôle dans la prévention et la résolution des conflits.
Cependant, les avantages liés à l’intégration régionale ne sont pas automatiques, L’intégration n’est
qu’un des outils, il faut l’inscrire dans une stratégie globale de développement pour qu’elle soit
efficace. Ces mécanismes doivent se concentrer sur les problèmes auxquels ils sont adaptés et
doivent faire l’objet d’une évaluation periodique de la part des politiques, pour évaluer les
avantages et les coûts du processus pour augmenté les gains et réduire les pertes . Les pays doivent s’efforcer de les faire fonctionner avec un engagement ferme et soutenu, tout e prévoyant un
système de partage des bénéfices et de règlement équitable et fondé sur des règles afin d’éviter qu’il
y ai des pays gagnants et d’autres perdants.
La toute première expérience d’intégration en Afrique est l’Union douanière d’Afrique australe en
1910. Depuis, de nombreux union d’intégration on vus le jour et d’autre on disparu . On peut noter
la création de la Charte de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA, 1963) et l’Acte constitutif de
l’Union Africaine (UA, 2000) qui définissent les principes fondateurs de l’unité africaine.
Aujourd’hui, il existe diverses communautés économique régionales (CER) en Afrique, dont huit
d’entre elles qui forment les piliers de la communauté économique africaine :
L'Union du Maghreb arabe (UMA)
La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
La Communauté d'Afrique de l'Est (CAE)
L'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD)
La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC)
Le Marché commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe (COMESA)
La Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC)
La Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD)
Piliers de l'intégration économique en Afrique, les CER sont également des acteurs clés qui
travaillent avec l'Union africaine pour garantir la paix et la stabilité. Elles jouent un rôle central
dans les programmes de transformation. Outre leurs actions en faveur de la paix et de la sécurité, les
CER sont confrontées à l'immense défi d'améliorer les conditions de vie des africains et pour y
parvenir ils doivent mettre en œuvre des politiques qui favorisent le progrès et le développement du
continent tout en favorisant la croissance économique et le développement social. Pour y parvenir,
ils travaillent en étroite collaboration avec les gouvernements, les acteurs clés de la société civile et
la Commission de l'Union africaine.
Les défis sociaux
La transformation du peuplement en Afrique est le bouleversement qui a le plus de conséquences et
se traduit notamment par une croissance démographique et un urbanisation rapides. En effet,
l’Afrique comptait 100 millions d’habitants en 1900 principalement ruraux, en 2000 elle en
comptait près de 1 milliard, dont un tiers de citadins. Le projection affirme que d’ici 2050, pas
moins de 2 milliards d’habitants peupleront le continent africain pour la plupart des citadins. Face Ã
cet essor, l’Afrique rencontre de nombreuses difficultés sociale et environnemental.
Avoir de nombreux enfants constitue encore un signe de richesse dans les familles africaines. Ainsi,
l’Afrique présente la fécondité la plus élevée au monde avec une moyenne de six enfants par
femmes ( deux fois la moyenne mondiale). Avec une croissance naturelle de 2.5 % par an, la
population double à chaque génération. En 2004 seul le Nigeria figurait dans les 10 pays les plus
peuplés ( 9 e avec 137 millions d’habitants), les prévision estime qu’ils seront 3 en 2050. Cette forte
croissance démographique s’explique par une transition démographique encore inachevé en Afrique
, elle se situerais actuellement dans le deuxième phase, avec déjà une baisse de la mortalité vers les
années 1950, grâce à des efforts en matières de santé publique, puis depuis les années 2000 une baisse de la natalité. Cette baisse tardive de la natalité résulte d’une évolution des mœurs face à la
maladie, la famine, la mort infantile,le besoin dans le monde rural de main d’œuvre et d’assurer une
descendance pour l’entretien de leurs ascendance et des pratiques comme la polygamie.Cette
explosion démographique que connaît depuis quelque année l’Afrique (population multiplier par 4
en 50 ans) à entraîner une inégale répartition de la population, avec 42 % de la population répartie
dans 4 pays, Nigeria, Éthiopie, Afrique du Sud et RDC. Cette population suite a un exode rurale
s’est regroupé dans les villes (11 % en 1950 à 34 % en 2000). Localement, la cette forte densité
créer un surpeuplement, mais globalement l’Afrique reste sous peuplé avec de nombreux espaces
vides. Cette concentration dans les villes entraîne des problèmes de congestion urbaines, de
saturation foncière et de conflits territoriaux. Avec cette population extrêmement jeune (âge médian
17ans, 2 africains sur 3 ont moins de 25 ans), se pose le défi de l’éducation. Malgré les progrès
depuis les années 2000, les systèmes éducatifs africains reste peu performant (les dernières
positions niveau moniale) et l’Afrique concentre près de 50 % des analphabètes du monde. Cette
extrême jeunesse représente aussi un facteur de déstabilisation des systèmes selon les capacités des
pays à fournir l’accès à l’éducation et par la suite selon les capacités des pays à fournir des emplois
viables, avec 18 millions d’entrants sur le marché du travail chaque années (30 millions en 2030),
l’emploi constitue aussi un défi majeur pour le continent africain afin de lutter contre la pauvreté.
Cette essor démographique pose aussi des questions sanitaire. Le recul de maladies infectieuses et
l’amélioration des conditions de vie ont permis un allongement de l’espérance de vie de 42 ans en
1960 à 59 ans aujourd’hui. Mais le paludisme et le VIH/Sida reste des causes importantes de
mortalité en Afrique, le système de santé est aussi mis a l’épreuve par les maladies liées au
développement comme le diabète ou le cancers et les épidémies brutales comme Ebola. Or en
parallèle l’accès aux soins est limité avec un manque de médecins (certaines régions avec moins de
1 médecins pour 10 000 habitants) et un manque relatif d’infrastructure de soins. Les pays africains
sont aussi confronté aux défis de l’urbain, l’urbanisation du continent étant rapide et massive (40 %
en 2015, 56 % en 2050) mais elle reste très inégale et rencontre de nombreux problèmes liés aux
foncier le plus souvent informel ne permettant pas un stimulation de la production de richesse ni des
services de bases.
Un autre enjeux majeur en Afrique est celui de l’environnement fortement sous pression dans ce
contexte de développement. Ne produisant que 2 à 3 % des émissions mondiales de dioxyde de
carbone (traduction de sa faible consommation en énergie) et avec une empreinte écologique
inférieur à 0.8, c’est l’Afrique qui paiera le plus lourd tribut du dérèglement climatique de part le
contexte et sa faible capacité d’adaptation. En effet, l’augmentation de la population et de ses
besoins, la densification démographique rurale et l’urbanisation rapide exerce des pressions de plus
en plus importantes sur les eaux, les terres, les forêts, la biodiversité et les littoraux, amplifiés par
un changement climatique. Étant le continent le plus tropicale et le plus chaud de la planète,
l’Afrique est très affecté par le changement climatique en cours. La variabilité et les incertitudes de
modèle de prévisions rendent difficile l’adaptation pour faire face aux changements.
L’une des première menace est la sécheresse et la désertification. Les sécheresse constitue une
menace pour 250 millions d’africains dégradant les terres et provoquant des dépôts de sables. Ainsi
l’Afrique a perdu 650 000 km2 de terres productives en 50 ans. La désertification menace aussi les
sociétés et les économies rurales (le désert de Sahara a progressé de 205 km vers le Sud). Pour lutter
contre la désertification, les pays ont le projet de construire la Grande Muraille Vert du Sénégal Ã
Djibouti sur 7700 km de long et 15km de large.
Ensuite, le défi hydrique. L’Afrique dispose de 9 % de ressources mondiales en eau douce
renouvelable pour 15 % de la population. L’essor démographique, l’urbanisation et le
développement vont tripler la demande d’eau potable d’ici 2030 sans compter l’agriculture. Or
actuellement, seul 56 % des habitants ont accès à l’eau potable, 37 % ont un réseau
d’assainissement et 16 % ont l’eau directement à leurs domicile. De plus le répartition de l‘eau est
inégalement répartie, avec de faibles précipitations et un fort taux d’évaporation.
La déforestation est aussi un des problèmes environnementaux en Afrique car si elle est au ralenti
au niveau mondiale, elle progresse encore en Afrique (perte de 14.2 millions d’hectares entre 2010et 2015). Les facteurs de déforestations sont principalement anthropique, même si la sécheresse et la
désertification y contribue, comme les défrichements pour l’extension des terres agricoles, les feux
de brousse lié à la chasse ou au pastoralisme, les cultures industrielle (responsable de 70 % des
forêts denses des zones humides et 60 % des zones sèches) et surtout l’augmentation de la
consommation de bois comme combustible.
L’Afrique fait aussi face au défi énergétique. Elle consomme peu d’énergie (en 2015, 700kg
d’équivalence en pétrole contre 1800 en moyenne dans le monde), c’est à la fois une cause et une
conséquence du faible développement économique. Elle est la région avec la plus forte carence en
électricité, la puissance installée du réseau est d’environ 90 GW (inférieur a la puissance installée
en Espagne ou la population représente 5 % de celle de l’Afrique). Pourtant le continent est l’un des
plus riche en ressources fossiles et renouvelables, il existe donc un réelle potentielle énergétique
mais le manque d’infrastructures et la mauvaise gestion des ressources énergétique impacts
grandement ce potentiel et le développement énergétique de l’Afrique.
Enfin vient le défi de la biodiversité,de nombreuses menaces pèse sur la faune et la flore africaine.
En occupant un cinquième de la surface terrestre totale, l’Afrique contient pas moins d’un
cinquième des espèces de plantes de mammifères et d’oiseaux du monde, et un sixième des
amphibiens et reptiles. Or cette faune et cette flore sont des ressource en déclin, avec de nombreuses
espèces menacées d’extinction. Les habitats ont été grandement réduits suite à l’extension de
l’agriculture et du pastoralisme, la chasse et le braconnage eux sont à l’origine de la raréfaction des
espèces. Si les conditions climatiques et d’habitats sont modifiées au-delà des seuil de tolérance et
d’adaptation des espèces, la biodiversité déjà très fragile pourrait connaître des pertes encore plus
considérable.
III) Et si l’Afrique pouvait s’en sortir ?
De forts potentiels de développement
-I DE (Investissements Directs à l'Étranger):
Selon le ministère français de l'économie et des finances, Les investissements directs à l’étranger
(IDE) désignent « les investissements par lesquels des entités résidentes d’une économie acquièrent
ou ont acquis un intérêt durable dans une entité résidente d’une économie étrangère ». Pour faire
plus simple, Il s'agit d'investissements d'entreprises dans des pays autres que celui dont ces
dernières ont leur siège social à condition que qu'elles détiennent au moins 10% du capital ou des
droits de vote d'une entreprise dans un pays autre que le leur.
En Afrique, les IDE ont augmentés de 267% (!) en l'espace de 12 ans (entre 2002 et 2014). En effet,
le montant de ces derniers étaient de 54 milliards de dollars US en 2014 contre 8,1 milliards de
dollars en 2002. .En 2011, les pays de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le
développement économique) représentaient 30% des IDE en direction de l'Afrique. Mais ce sont les
pays émergents (Chine, Inde, Brésil Afrique du Sud, Malaisie...) qui investissent le plus
massivement avec, la même année, 70% des IDE. En 2017, Les IDE atteignait 42 milliards de
dollars US. Malgré la baisse assez importante de 21% par rapport à l'année 2016 (49 milliards de
dollars)en raison du recul des prix du pétrole et du marasme des matières premières, le continent
africain demeure de plus en plus attractif. En effet depuis le début, la majorité des IDE en direction
d'Afrique concernent les matières premières (minerais, pétroles...) ce qui rendait le continent
totalement dépendant de ses ressources naturelles. De plus, le réel problème de l'Afrique est la
transformation de ses produits. Mais depuis quelques années, on observe l'émergence des secteur
tertiaire (services dont banques...) et secondaire (industrie manufacturière) dans les IDE. Ils sont
même en passe de dominer l'attractivité des IDE. En effet, selon la banque Ernst & Young, La
répartition des IDE par secteurs révèle que ce sont l'immobilier, l'hôtellerie et la construction qui
drainent encore le plus de financements étrangers en Afrique, avec une part de 43,8% de la valeur
du capital et de 33,6% de la création d'emplois. Toutefois, en termes de nombre de projets, ce sont
trois secteurs orientés vers les consommateurs qui dominent (Technologie, médias et
télécommunications, services financiers, produits de consommation et commerce de détail...) depuis
2014.
En ce qui concerne les effets de ses IDE croissants sur le continent africain, ils sont plutôt positifs.
En effet, selon Issouf Soumaré (économiste ivoirien, chercheur et professeur à l'Université de Laval
au du Québec), « Les investisseurs étrangers viennent chercher la rentabilité, mais quand ils
investissent cela crée de l’emploi, un certain dynamisme dans l’économie, et l’industrie locale se
développe dans la chaîne des valeurs, ce qui permet au gouvernement de prélever des impôts ».
En effet, à l'image des pays émergents, les entreprises investissent et peuvent même s'y installer (il
faut tout de même faire attention à l'économie local). Ce qui a pour effet de créer de l'emploi local,
donc d'attirer de la population, donc des entreprises et donc des investisseurs et cela tourne en
boucle. Ainsi, cela permet de ne plus être dépendant d'une seule économie, de se diversifier et
d'attirer de la main d’œuvre qualifiée (dans la R&D et les nouvelles technologies notamment). Ce
qui augmentera le niveau de vie. De ce fait, avec les impôts récoltés, les gouvernements peuvent
investir dans la construction d'infrastructures nécessaire au bon développement d'un pays (écoles...).
- Ressources:
L’Afrique à beaucoup de ressources (naturelles ou non) mis à sa disposition, dont certaines ont une
valeur marchande élevée :
- 97% des réserves mondiales de cuivre
- 80% de celles de coltan
- 50% de celles de cobalt- 57% de celle d’or
- 20% de celles de fer et de cuivre
- 23% de celles d’uranium et phosphates
- 32% de celles de manganèse
- 41% de celles de vanadium
- 49% de celles de platine
- 60% de celles de diamants
- 14% de celles de pétrole.
Sans oublier les nombreuses terres fertiles, les forêts et autres bancs de pêche.
Malheureusement, ce ne sont pas toujours les bons acteurs qui en tirent profit. En effet, les Firmes
multinationales (FMN) et donc les entreprises externes au continent qui empochent le plus souvent
les bénéfices. De plus, les gouvernements africains ne font rien pour arranger les choses car ils
continuent à offrir des privilèges aux entreprises étrangères. Mais alors, la question des ressources
en Afrique est-elle inutile ?
Et bien non. Effectivement, cela est un cercle vicieux qui ne profite qu’à une minorité de la
population africaine, sans parler des grandes puissances mondiales qui s’y implantent. En outre, la
plupart des pays africains n’ayant « pas les moyens ni les technologies nécessaires à l’extraction de
ses ressources » cela devient le leitmotiv et le principal argument des FMN pour s’installer et une
excuse pour les États africains pour les laisser faire. Cependant, L’APD (Aide publique au
développement), peut tout à fait (ou presque) remédier à ce problème (certainement à négocier avec
les membres de l’OCDE et les pays donateurs). De plus, il en va de la volonté des gouvernements
de faire bouger les choses car dans des pays où la corruption est omniprésente, le développement
n’est pas envisageable. De ce fait, certains pays africains ont commencés à mettre en place des lois
sur ces exploitations (Loi des gestions de recettes pétrolières au Ghana...). De plus, les
gouvernements peuvent profiter de cette « ruée vers les ressources naturelles africaines » pour taxer
et négocier des accords (ayant pour objectif de privilégier la main d’œuvre local par exemple ou
bien des accords sur la répartition des bénéfices). Cela peut-être un risque car les FMN ne
souhaitent pas forcément collaborer à l’amiable avec les États locaux, mais sans prises de risques, la
situation actuelle de l’Afrique concernant ses ressources ne pourra jamais changée.
Les aides externes
- APD (Aide publique au développement):
L’APD peut se définir comme étant le montant total des dons et des prêts accordés par les États et
les institutions internationales aux pays se trouvant sur la liste crée par le CAD (Comité d’Aide au
Développement) appartenant à l’OCDE ( Organisation pour la coopération et le développement
Économique). Pour résumer, il s’agit d’un « instrument au service des pays en développement pour
la réduction de la pauvreté et des inégalités dans le cadre d’un développement économique
durable ». Il convient que l’APD doit accélérer la croissance économique, réduire les inégalités
mais il s’agit surtout de mener une politique de développement en interne
. En effet, le 5 septembre 2001, l’ONU créent les Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD). C’est dans la continuité de ces objectifs qu’une politique de développement accueillant la
bonne utilisation de l’APD dois ce faire. De ce fait, l’Afrique doit « apprendre à s’affranchir de
l’APD au profit d’autres mécanismes plus efficients pour financer son développement » car, eneffet, il ne s’agit que d’une aide, et comme toutes les aides, elles sont efficaces que quand le(s)
bénéficiaire(s) les utilisent correctement et qu’il(s) mettent en place d’autres actions et moyens en
plus.
Selon Pierre Jacquet (économiste français), il existerait deux piliers pour une bonne utilisation de
l’APD : - La solidarité : cela consiste à mettre en œuvre une redistribution selon les OMD pour
réduire la pauvreté. Cela peut se matérialiser par des transferts des pays riches aux pays pauvres ou
bien la promotion de la croissance et des politiques sociales locales.
- L’action collective : Ce dernier est le croisement entre les intérêts des donneurs et des
bénéficiaires. Cela peut être mis en œuvre sous forme de nouveaux projets politiques de l’aide,
visant à minimiser les dons tout en maximisant leur efficacité (investir dans les services et
infrastructures primaires telles que les hôpitaux, écoles,...). De plus, l’État peut décider d’épargner,
ce qui stimulera le processus d’accumulation du capital, qui est essentiel pour le développement
(capacité à réinvestir pour générer des revenus propres à l’État).
Dans ce sens, l’APD peut jouer un rôle d’incitation ou un rôle de compensation, mais attention !
Cela ne peut fonctionner seulement si les pays sont bien gouvernés, avec une réelle volonté de
changer leur économie.
- ONU:
L’ONU (Organisation des Nations Unies) est bien évidemment un élément déterminant pour le
développement du continent africain. Dès sa création en 1945, quatre pays africains (Afrique du
Sud, Égypte, Éthiopie, Liberia) participent à la conférence de San Francisco. Ils sont donc des pays
fondateurs de l’ONU et, contrairement à ce que l’on peut croire, l’Afrique à toujours été présente
dans les décisions mondiales. Mais le continent « noir » ne pèse pas suffisamment pour influencer
les grandes puissances mondiales de l’époque (URSS, USA...). Les quatre représentants africains
décident donc de créer la OUA (Organisation de l’Unité Africaine) en 1963 avec comme objectif de
rendre l’Afrique plus efficace dans les décisions.
Hélas, cela n’as pas suffit pour faire émerger l’Afrique, cela à été même pire, la OUA à incité les
grandes puissances à investir sur les terres africaines sans consentement à la population locale.
Mais quand est-il aujourd’hui ? Quelles sont les actions qu’entreprend l’ONU pour soutenir
l’Afrique ?
L’ONU à commencé à créer des organisations spécialisés dans différents domaines primaires qui
mènent des actions diverses sur le territoire africain. On peut citer parmi les plus connus l’UNICEF
(fond des nations unies pour l’enfance) qui mets en place des rencontres, des activités lucratives
pour aider les enfants, l’UNESCO (organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la
culture) qui investit/ participent à la constructions d’écoles, de centres de recherches et autres
infrastructures culturelles, l’OMS (organisation mondiale de la santé) qui investit dans la formation
de médecins et d’infirmier, qui aide à la construction d’hôpitaux... Sans oublier la FAO (fonds pour
l’ alimentation et l’agriculture) qui aide grandement les populations en sous-nutrition et les
agriculteurs souffrant de leur trop petites cultures. Et il en existe bien d’autres encore. L’ONU c’est
grandement investit pour soutenir le développement africain mais c’est sans compter sur les ONG
qui marchent sur ses plates-bandes.
- OMD :
Le 5 septembre 2000, à eu lieu le Sommet du millénaire, ce qui fut la création des Objectifs du
millénaire pour le développement (OMD). Ces objectifs sont au nombre de 8 :
- Réduire l’extrême pauvreté
- Assurer l’éducation primaire pour tous
- Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
- Réduire la mortalité infantile- Améliorer la santé maternelle
- Combattre le VIH/Sida, le paludisme et autres maladies
- Préserver l’environnement
- Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
En 2005 soit 5 ans après, une déclaration sur les OMD en Afrique est établie. Selon cette
déclaration, l’Afrique a progressé dans 4 des 8 OMD :
- Accès à l’éducation primaire
- Égalité des sexes
- Lutte contre le paludisme
- Lutte contre le VIH/Sida
Cependant, cette déclaration constate également de grandes disparités encore fortes :
- Taux de pauvreté encore trop important
- Pas suffisamment de sécurité alimentaire
- Fort taux de chômage
- Fort taux de mortalité infantile et maternelle
- Les conflits constituent toujours un défi majeur
En 2015, la Position commune africaine soutient certaines priorités :
- Transformation structurelle économique, croissance équitable et industrialisation
-Science, technologies, innovations
-développement axé sur l’être humain (éducation, santé, égalité des genres...)
- Gestion durable de l’environnement
- Gestion des ressources naturelles et des risques de catastrophes naturelles
- Paix et sécurité
- Financements et partenariats.
Également en 2015, sort un nouveau rapport des OMD. Dans ce dernier on peut constater que la
situation à plutôt tendance à stagner. En effet, Les taux globaux atteignent environ 48 % (!). En
contraste, l’Afrique connaît une croissance économique mais cette dernière n’est pas suffisamment
rapide et inclusive pour permettre de générer de l’emploi en raison de l’insuffisance des
mécanismes
de mise en œuvre et d’une trop forte dépendance à l’APD, qui est d’environ 47
milliards de dollars par an.
Mais il est tout de même essentiel de prendre quelques cas positifs. Effectivement, on peut voir des
améliorations dans certains pays : la Gambie à vu chuter son taux de pauvreté de 23 % entre 1990 et
2010, on observe également une amélioration dans l’égalité des sexes au Niger, le Cabo Verde Ã
planter des milliers d’arbres ce qui lui a permis de voir son couvert forestier augmenter de 6 %.
- ODD :
Toujours en 2015, le 26 septembre pour est précis, à été mis en place le Programme de
développement durable à l’horizon 2030. Les principaux objectifs sont :
- réduire la mortalité infantile à moins de 70 morts pour 100 000 enfants
- rendre un accès généralisé à l’eau potable et à l’énergie
- mener des recherches sur les solutions contre le réchauffement climatique
- mener la croissance économique mondiale à au moins 7 %.
- Le rôle des ONG de la société civile
Les ONG (Organisation(s) non gouvernementale(s)) ont, eux aussi, un rôle important. Il s’agit
d’organisations indépendantes qui n’agissent pas au nom de l’ONU. La plupart d’entre elles ont une véritable volonté de faire bouger les choses et fonctionnement beaucoup dur le bénévolat
(organisation non caritative oblige) mais il peut y avoir également des actions rémunérées. Les rôles
des ONG sont :
- d’encourager et faciliter l’appropriation du développement des populations locales ;
- d’être des médiateurs entre la population et les pouvoirs publics (aident à formaliser les attentes de
la population, influencent certaines décisions politiques, orientent les politiques de
développement) ;
- de financer/d’accompagner à la construction d’infrastructures primaires essentielles au bon
développement du pays) ;
- de former dans les domaines primaires (enseignants, médecins...) ;
- d’organiser des interventions de sensibilisation (environnement, santé...) ;
- de mettre en place des renforts temporaires (éducation, santé, alimentation).
Du fait que les ONG agissent sur pratiquement tout les terrains, il en existe une multitude : Urgence
Afrique, OAPEC (Organisation Africaine Pour l’Éducation et la Culture), Aide Afrique...
Ces dernières peuvent aussi bien locales, c’est le cas de l’OAPEC, qu’internationales.
Pour avoir un exemple concret d’action mené par les ONG, on peut citer Urgence Afrique, qui
parmi une multitude d’actions, à accompagner à la création d’une coopération agricole à Hanyibga/
Todji au Togo.
Divers ONG mènent des actions similaires dans différents domaines mais il faut faire attention à ne
pas trop dépasser sur le cadre d’action de l’ONU.
Conclusion :
De l’internationalisation qui consiste, théoriquement, en l’échange des biens et de services sur la
base d’avantages comparatifs, à la mondialisation qui obéit plus au rapport de subordination,
certains avancent que l’Afrique subit la globalisation et non la mondialisation. Bref, l’Afrique est
insérée dans une dynamique imposée par les institutions multilatérales (Fonds monétaire
international, Banque mondiale, OMC) et elle attend les avantages de ce choix fait par délégation.
Ce choix est sans doute bon mais l’Afrique en attend les résultats.
Dans les pays développés et mondialisés, les IDE sont mieux encadrés, les politiques économiques
et sociales sont plus structurées et ils vont plus dans le sens du social . Cela est le principal point sur
lequel l’Afrique doit travailler si elle veut concurrencer les pays développés.