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  • dgbnathan

La mobilité durable: qu'est-ce que c'est ?

Dernière mise à jour : 28 nov. 2019


L’automobile a pris une place des plus importante dans notre société actuelle. Elle s’est démocratisée depuis la fameuse période appelée « les 30 glorieuses ». Depuis ces décennies d’or, on voit apparaître un phénomène d’éloignement des villes centres au profit d’espaces plus grands à moindre coûts. Cependant, la plupart de la population ne c’est jamais aventurer très loin des villes du fait que leur activité professionnelle s’exercent le plus souvent soit dans les villes ou dans la couronne de ces dernières. S’en ai suivi un phénomène d’expansion des couronnes périphériques des villes ornées de petites communes. On appelle ce phénomène la « péri-urbanisation ». De ce fait, le transport et l’automobile en particulier, est devenu une nécessité du quotidien. Mais on commence à voir les limites de ce modèle. Et si la voiture était vouée à la disparition ? Dans ce cas, existe-t-il d’autres modèles de transport aussi « efficaces » ?


  • Un peu d’histoire de l’automobile


Les premières voitures remontent à la fin du 19ème siècle, ces dernières étaient à ce moment perçues comme un immense progrès. Cependant, il faudra attendre les années 1890 pour voir une augmentation de la production automobile car avant cela, l’automobile n’était que le terrain de jeux d’expériences ou les nouveaux joujoux de l’aristocratie, l’élite en d’autres termes. En 1894 fût organisée la première course automobile de l’histoire : le Paris/Rouen, qui fût un véritable succès.

Mais c’est au début du 20ème siècle que l’automobile prend une ampleur phénoménale. En effet, en 1908, Henry Ford lance la production de la fameuse Ford T, la 1ère voiture produite à grande échelle et pour la classe populaire. Ce fût le début de la démocratisation de l’automobile. S’en ai suivi un développement de réseaux routiers à surfaces lisses (premières routes bitumées) ce qui a augmenté la vitesse de croisière et le confort de l’utilisation de la voiture. Les distances n’étaient désormais plus un problème. La première autoroute voit le jour en Italie en 1924. Nommée « L’autoroute des lacs », reliant Milan à la région des Lacs. Elle atteignit une distance totale de 77 km. Aux États-Unis, c’est en 1956 que commence le développement des autoroutes « interstate ». Ces longues autoroutes relient les différents

États entre eux. Ce fût le début des routes mythiques comme la fameuse route 66


La ford T, 1ère voiture produite à grande échelle

  • De quoi parle t-on ?

Le concept de mobilité durable est apparût suite à la publication du rapport Bruntland en 1987. Ce dernier introduit la notion de développement durable. En effet, selon ce fameux rapport, le développement durable serait un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».


Le concept du développement durable

Et comme vous l’aurez deviné, les transports font partis des priorités. On pourrait répondre à la question « qu’est-ce qu’est la mobilité durable ? » par l’équation suivante : mobilité + développement durable = mobilité durable. Mais est-ce aussi simple ?

Selon le CPTD (Centre pour un transport durable), la mobilité durable est « un système :

- Qui permet aux individus et aux sociétés de satisfaire leurs principaux besoins d’accès d’une manière sécuritaire, en étant compatible avec la santé des humains et des écosystèmes et avec équité entre les générations ;

- dont le coût est raisonnable, qui fonctionne efficacement, qui offre un choix de moyens de transport et qui s’appuie sur une économie dynamique ;

- Qui limite les déchets et les émissions de polluants de manière à ce que ceux-ci ne dépassent pas la capacité de la planète à les absorber, qui limite la consommation des ressources renouvelables, minimise la consommation des ressources non renouvelables dans le respect des principes du développement durable,qui réutilise et recycle ses composantes et qui minimise l’usage des terres et du bruit. »

Donc pour résumer, la mobilité durable est l’organisation des déplacements humains en respectant les principes du développement durable, donc moins polluants et plus respectueux de l’environnement naturel et social.

Mais malgré cette définition suffisamment complète, cela reste encore un peu flou. Il est donc essentiel de fixer des objectifs pour pouvoir aller plus en profondeur.

Tout d’abord, il est clair que l’objectif principal de la mobilité durable est de diminuer l’utilisation de la voiture. Cependant, on se heurte de suite à un problème social majeur. En effet, cela implique une profonde modification des comportements quotidiens de la société car étant habitués à la liberté de mouvement qu’offre l’automobile, les citoyens n’y voient généralement pas beaucoup d’avantages aux modes de transport alternatifs, qui sont pour la plupart des transports en commun. Cela peut créer un véritable paradoxe dans cette société individualiste. D’autant plus que de tels changements liés au quotidien ne sont pas souvent les bienvenues. En effet, personne n’aime voir le confort de ses habitudes partir en fumée. Car oui, changer d’habitudes signifie être dans une position inconfortable car l’humain aime les habitudes, qu’elles soient bonnes ou mauvaises parce que cela nous rassure. Cela est donc vu la plupart du temps comme négatif pour la vie routinière d’une personne. L’humain à peur du changement, et c’est comme sa depuis des millénaires. Mais c’est dans les plus grands changements que se font les plus grands progrès comme peuvent le prouver beaucoup de moments forts de l’humanité.

  • Mais pourquoi ?


Bon, rentrons maintenant dans le vif du sujet. Comme nous l’avons évoqué lors de l’introduction, l’automobile à radicalement modifiée notre structure sociale et l’organisation de notre vie au quotidien par la modification de la forme des villes et d’autres facteurs. En effet, à l’échelle de la ville, les différentes activités se sont vues séparées dans des quartiers spécifiques comme les CBD (central business district) – surtout aux USA, les quartiers résidentiels, les zones industrielles, les zones commerciales… En d’autres termes, les différentes activités de notre quotidien s’éloignent et s’éparpillent dans différentes zones. Du coup, les villes s’organisent en fonction de l’automobile et on voit apparaître des grandes périphéries, des grands axes routiers urbains et même dans certaines mégapoles, des échangeurs et autoroutes urbaines. Un phénomène de « péri-urbanisation » (installation de la population dans la périphérie des villes) s’installe et le besoin de voiture augmente.


L' impressionante armature urbaine de New York, dictée par la voiture

Cependant, la voiture, en devenant le moyen de transport privilégié, diminue l’offre de transport en commun du fait du manque de rentabilité et de la supériorité de l’automobile (les gens préfèrent les moyens de transport « solitaires »). En outre, les personnes ne possédant pas de voitures se retrouvent marginalisées.

Mais ce sont surtout les impacts environnementaux de l’automobile qui sont remis en question. En effet, les gaz sortant des pots d’échappement des moteurs à combustion interne relâchent dans l’air des contaminants atmosphériques, des hydrocarbures volatils. Ces derniers contiennent plusieurs contaminants dont des particules émises par le diesel et qui sont constitués de solides et de liquides. C’est généralement un noyau de carbone mélangé avec des hydrocarbures venant de la combustion incomplète du carburant et des lubrifiants pour le moteur. On note aussi des traces de sulfates, qui est un mélange d’acide sulfurique et d’eau, ainsi que des substances inorganiques insolubles, pour la plupart des oxydes et des métaux provenant des cylindres du moteur et des additifs des lubrifiants. Ces éléments contribuent grandement à la pollution de l’air et, comme on l’entend beaucoup, au changement climatique. Effectivement, ces hydrocarbures sont se que l’on appelle des « gaz à effet de serre », c’est-à-dire qu’ils augmentent l’effet de serre qui existe déjà naturellement mais qui, arrivé à un certain point, deviens nocif alors qu’il est censé être bénéfique puisque c’est cet effet qui maintien et régule une température propice à la vie sur la Terre. En effet, l’augmentation de cet effet de serre bouleverse le climat à l’échelle globale comme l’augmentation de la température moyenne du globe, l’augmentation de la durée et de la fréquence des canicules, la modification de la quantité et des formes de précipitations... Plusieurs événements à l’échelle locale peuvent de ce fait être de plus en plus fréquents tels que les inondations, les refoulements d’égouts, les pluies acides et j’en passe et des meilleurs. Cependant, résumer les impacts de la voiture sur l’environnement à la simple pollution de l’air serait raccourcir les choses. En effet, d’autres éléments terrestres sont profondément touchés par cette pollution. C’est le cas des sols et de l’eau car les polluants atmosphériques rejetés par les pots d’échappement se déposent sur le sol dont une partie des polluants sont entraînés vers des cours d’eau. L’environnement en bord de route est le plus touché par la pollution d’hydrocarbures. Dans les impacts négatifs, il faut également prendre en compte tout ce qui touche à la baisse de la qualité de vie des populations. En effet, les moteurs thermiques faisant du bruit, il existe une pollution sonore pas toujours agréable et surtout fatigante (elle peux même être une source de stress). On peut noter également la dégradation de l’environnement urbain qui dégrade par la même occasion la qualité de vie des citadins dû à la perte des espaces verts au profit de axes routiers bitumés et de la destruction des infrastructures déjà existantes, ce qui fais perdre la cohésion urbanistique. En outre, on peut observer une augmentation de la température en zone urbaine du fait que le revêtement du sol est constitué de goudron et d’asphalte qui absorbent la lumière, garde la chaleur et la diffuse lentement dans l’atmosphère urbaine. Qui n’as jamais senti ce phénomène lorsqu’il se baladait dans les rues peintes en gris par le bitume ?


Tokyo, l'exemple parfait de l'étalement urbain

Sans compter que la voiture prend de la place et mange de la surface cultivable notamment car, comme nous l’avons évoqué dans l’introduction, cette dernière est une source de l’étalement urbain mais il faut également précisé que dans les villes également on perd énormément de surface à cause des infrastructures routières gourmandes en espace. Effectivement, ces dernières représentent 30 à 50 % de la superficie des villes en Amérique du Nord (USA, Canada), ce qui accentue d’autant plus le phénomène d’étalement urbain et de l’agrandissement des villes jusqu’à devenir des mégapoles même voir des mégalopoles, comme au Japon ou en Chine.


Dubaï, une urbanisation pensée pour l'automobile

Pour résumer, l’automobile n’est pas soutenable à long terme. En effet, les coûts liés tant à son utilisation (carburant, entretien, assurances…) qu’à la construction d’infrastructures adéquates demandant des budgets colossaux, les hydrocarbures qu’elle rejettent font partis des causes de la pollution au niveau mondial mais également au niveau de l’environnement local et avec toutes le conséquences sur la santé qui vont avec, les embouteillages deviennent de plus en plus récurrents et les nuisances sonores, visuelles et urbanistiques dégradent la qualité de vie des populations. Du coup, les mobilités dites « durables » seraient la solution à tous ces problèmes. Mais à quoi ressemble la mobilité durable dans le concret ? C’est que nous allons vous montrer dans le point suivant.

  • Modèles

Penser la ville différemment


On peut distinguer plusieurs formes d’actions : la transformation du bâti, la régulation par la congestion et la limitation du stationnement et la transformation de l’environnement réglementaire.

- La transformation du bâti : cette méthode demande beaucoup de travail et d’investissements car on parle ici de modifier la forme des villes. Cependant, cela aura une grande influence sur le choix des transports. Plusieurs solutions peuvent être envisagées.

En premier, on peut diminuer par la taille et par le nombre les grandes voiries dédiées à la voiture comme les boulevards et les avenues. On pourrait par exemple, réduire la taille des boulevards pour y rajouter un terre-plein végétalisé au milieu et/ou agrandir la taille des trottoir et/ou les végétalisés également. Sans oublier que l’on pourrait rajouter des voies pour cyclistes.

La seconde option consiste à créer des quartiers multi-usages. On retourne à la bonne vieille ville de proximité en quelque sorte. Mais attention, cela n’est pas une régression, bien au contraire, cela améliore considérablement la qualité de vie. En effet, le principe est de regrouper la quasi-totalité des activités quotidiennes dans un seul espace. On verra donc des résidences, des commerces de proximité, des bureaux, des parcs et des activités de loisir et de culture regroupés dans un même quartier. Dans ce cas, le rapport distance/temps diminue fortement. Ce qui favorise les déplacements à pied et en autres mobilités « douces » (mobilités non motorisées). Cependant, il y a des effets pervers à ce

modèle. Effectivement, l’augmentation de la qualité de l’environnement est synonyme d’augmentation de la qualité de vie et avec ce que tout cela implique : une augmentation des valeurs immobilières. Ce qui aura pour effet de limiter l’accès aux personnes à faibles revenus et à la classe moyenne, ce qui induira à une perte de la mixité sociale et un écart encore plus grand entre les personnes à faible ou à moyen revenus et les personnes aux plus grands revenus. Ces quartiers seront donc des quartiers « bourgeois ». Ce qui ne fera pas calmer les tensions existantes entres les différentes classes sociales, au contraire. Une autre stratégie consiste à limiter le stationnement en ville. Pour ce faire, on diminuera considérablement les places de stationnement dans la ville, ce qui diminue grandement l’efficacité de l’automobile dans l’environnement urbain. L’objectif ici est d’inciter les gens à n’utiliser que des moyens de transport en commun ou les mobilités douce pour se déplacer en ville car ces derniers seront dans ce cas plus efficaces. Cela se fait déjà dans les grandes villes comme Paris, Toulouse ou Lyon.

Un projet d'écoquartier à Toulouse, l'Aerospace

Mais il y a un problème de taille à résoudre : la plainte des automobilistes. En effet, les habitudes étant de pénétrer et de se déplacer dans la ville en voiture, les individus auront du mal à accepter qu’on leur prive de force de leur moyen de transport favori. Du coup, pour que cela soit efficace, il faut développer et maintenir une efficacité optimale des moyens de transport alternatifs (réserver des voies de circulation, bon entretien...) pour tenter de combler la frustration des habitués de la voiture. Autre problème, celui de la place disponible à l’entrée des villes. Oui car il faudra bien que les « visiteurs » puissent garer leur voiture quelque part. Il faudra donc construire des énormes parking à l’entrée des villes. Mais reste-t-il de la place ?

Shenzhen: quand la Chine lance un projet de de ville durable à l'échelle d'une ville entière

Les solutions technologiques : entreprises privées et innovantes, sauvez nous !


Depuis quelques années, nos chères entreprises privées ont bien compris qu’il y avait un marché potentiel et rentable sur le sujet du développement durable, alors pourquoi s’en priver ? Surtout que la plupart des innovations et des solutions (quoique parfois discutables) proviennent des ces dernières. L’objectif de ces technologies est très simple : minimiser la pollution de l’air, de l’eau et sonore. Parmi les technologies les plus connues se trouvent : les moteurs hybrides (introduits en Europe sur le marché il y a plus de dix ans par Toyota et sa Prius), les moteurs électriques (qui est devenu le nouveau leitmotiv marketing des constructeurs automobile) ou bien les moteurs à hydrogène. Dans un autre registre, on pourrait également cité les bio-carburants comme que le biodiesel. Ces derniers fonctionnent à l’aide d’éléments naturels cultivés par des agriculteurs. Le problème est qu’étant donné qu’il s’agit d’une production agricole au même titre que les aliments, cela affecte la production destinée au marché alimentaire, en augmentant les coûts des aliments par exemple. Cela peut entraîner des crises dans les régions du monde les plus fragiles. Cette solution n’est donc pas la plus populaire et est assez contestée. Mais il y a un autre problème lié à toutes ces solutions technologiques. En effet, ces solutions sont implantées dans des carrosseries, les mêmes que pour les moteurs thermiques et cela ne change en rien les problèmes de congestion, d’accidents et d’utilisation du sol et des ressources naturelles,qui sont également des questions majeures de la mobilité durable. Cela ne suffit pas, il faut donc continuer à chercher. Mais si on cherche bien, on arrive à trouver des modèles qui lient touts (ou presque) les critères d’une bonne mobilité durable. C’est par exemple le cas du covoiturage, qui est très tendance en ce moment. Ce service permet de partager un trajet ou une portion d’un trajet avec une autre personne, que l’on connaît ou non. Cela permet d’optimiser le trajet, de réduire les coûts (chaque personne paie pour le trajet), et également de réduire le nombre de voitures en circulation. Cela se fait via des plateformes en ligne dont la plus connue aujourd’hui est Blabla Car. Mais on peut également envisager des modèles autres que la voiture pour se déplacer comme le tramway, le métro, la marche, le bus… Bref le choix ne manque pas. Nous développeront les différents modèles de mobilité durable dans une prochaine analyse.

Un modèle de l'automobile électrique mais destiné à un public plutôt aisé: Tesla
  • Conclusion


La mobilité durable est complexe à définir mais surtout à mettre en place du fait des nombreuses questions économique et sociales que cela implique. Pourtant les solutions ne manque pas. Si on devrait retenir une définition globale et simple de ce qu'est la mobilité durable sa serait celle ci: "une mobilité qui ne met pas en danger la santé publique et les

écosystèmes, respecte les besoins de transport tout en étant compatible avec une utilisation des ressources renouvelables à un taux inférieur à celui nécessaire à leur régénération et une utilisation des ressources non renouvelables à un taux inférieur à celui nécessaire à la mise au point de ressources renouvelables de remplacement" (OCDE). La difficulté de la mise au point de stratégies efficaces provient de la dimension sociale: les gens sont ils prêts à changer radicalement leur façon de ce déplacer?

En attendant la réponse à cette question, il est nécessaire de faire des essais et d'en tirer des conclusions (bonnes ou mauvaises) pour avancer et aider les populations à changer leur mode de vie pas trop brusquement.

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